Trois scénarios pour 2030

Publié le par Achraf AHMINI

· Une étude prospective du HCP

· Attention aux conflits régionaux!


C’est en commençant par le tourisme que le Haut Commissariat au Plan (HCP) décline les études sectorielles qu’il tire de la réflexion prospective sur le Maroc 2030 entamée en 2004.
Une série de réflexions concernant des secteurs jouant «un poids actuel et futur sur l’évolution de notre pays tels que l’agriculture ou par des contraintes et enjeux qu’ils présentent pour le développement tels que l’énergie», suivra, comme l’a précisé Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au plan.
L’objectif du travail, présenté hier, à Casablanca aux professionnels du tourisme est de «définir des scénarios sur l’évolution du secteur, un diagnostic précis, associé à la détermination des tendances lourdes et des facteurs de changement», précise le document.
La relance que connaît le secteur depuis le début de la décennie, après une longue période de stagnation, est plus qu’encourageante. Le secteur qui représentait 9,4% du PIB et 6,8% de l’emploi total en 2005, apparaît selon le HCP dans un processus permanent d’adaptation à l’évolution du monde moderne. Trois scénarios se dégagent de cette étude. Ils ont en commun une zone centrale différenciant clairement le Maroc par rapport au reste du tourisme méditerranéen.
Le premier scénario est celui de la forte croissance des flux touristiques. Le pays chercherait à renforcer sa présence dans le pourtour méditerranéen en augmentant sa part de marché. Prenant en considération une croissance annuelle de 3,2% sur la période 1982-2005 et un taux de 7,2% au cours de la dernière décennie. La performance recherchée nécessite une importante expansion de l’offre et des infrastructures qui reçoit d’ailleurs l’appui d’une politique active du gouvernement. Le deuxième scénario table lui sur le développement durable en s’appuyant sur la montée sociale de la préoccupation pour la durabilité des modèles de croissance économique. Ce scénario est cependant dépendant d’une politique volontariste en Méditerranée. Son adoption unilatérale n’est donc pas garantie. Il se peut, en effet, que le besoin ne se traduise pas forcément par une demande touristique adressée au pays qui aura pris l’initiative d’offre. En clair, un scénario utilisant la durabilité comme facteur de compétitivité requiert une politique de diffusion et de promotion très forte dans un pays émetteur. Le dernier scénario est par contre orienté vers le tourisme de la connaissance.
Le développement futur des relations institutionnelles plus étroites avec l’Europe peut conduire, selon le HCP, à une participation plus active du Maroc dans le marché intérieur européen. Ce scénario compte sur une économie de marché et d’intégration entre les deux rives à un moment où les conflits régionaux font du lac de la paix plus une frontière qu’une voie de rapprochement autour d’une culture commune.

2020 d’abord

La lettre royale lue aux participants de la 7e édition des Assises internationales du Tourisme, le 28 avril dernier, est un vrai plaidoyer pour maintenir le cap. Les opérateurs du secteur ont du pain sur la planche et pas question de se reposer sur leurs lauriers. La Fédération nationale du tourisme et le ministère, associés à un certain nombre de départements (HCP, Intérieur, Aménagement du Territoire, Finances, Equipement, Culture, Agriculture, Régions…) entameront dès les prochaines semaines les réflexions au sujet de la rédaction du cahier des charges pour le lancement d’un appel d’offres international visant à sélectionner les consultants. Ces derniers auront pour mission des études comparatives positionnant le Maroc touristique de 2020 par rapport aux grandes destinations mondiales comparables pour construire la vision 2020.
Les études poussées, les choix d’aménagement du territoire qui en résulteront, ainsi que le débat entre les différents intervenants, devraient être achevés d’ici 2009. L’objectif est de conclure en 2010 le nouveau contrat-programme de la Vision 2020.

Source :  L'Economiste Par : A. B.

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